Des silhouettes semblaient se mouvoir droit devant elle ; mais aussi sûrement que la nuit tombait chaque soir, la luminosité de la grotte n'était pas pour lui faciliter la tâche. Elle crût un instant entendre une voix résonner bien plus loin devant elle, au delà des ombres dansantes qu'elle distinguait à peine. Ces gens, si c'en était, étaient à 15 mètres, plus ou moins éloignés de là où elle avait posé les pieds.

 Fourchette s'approchait toujours. A quoi bon reculer, maintenant ? Que ce soit en s'enfuyant l'eau jusqu'à la taille ou en attisant sa curiosité en explorant le fond d'une grotte, au moins, elle serait au sec. Ou presque. Il eut semblé que le sol n'avait pas survécu à l'humidité ambiante, ce qui indiquait que ses pieds allaient rester aussi mouillés que tout à l'heure. La jeune exploratrice décida de continuer dans la même direction, et arriva bien plus près de ces silhouette qu'elle distinguait maintenant assez clairement.

- Hee, s'il vous plaît !.. ? elle baissa un peu la voix. Brr, il fait un peu froid ici...

C'était bien trop calme, Elle commençait à s'ennuyer par ici. Elle devait faire bouger les choses, et puis avec toutes les péripéties qu'Elle leur a fait traverser Elle a décidé d'être magnanime et de réunir deux petits jouets qu'elle avait déplacé auparavant. La brume toujours présente aux pieds des voyageurs devient plus dense et s'enroule autour de Birdy.

Quelques secondes et il n'est plus devant les autres, il a bel et bien disparu.

Et pendant ce temps, au fond de la grotte, ça grince, ça couine, ça pleure.
Et la voix bougonne "pas même un coup d'main -bouge pas, j'te dis, tu vas vraiment t'faire mal !- Pourtant, ç'aurait pu, ç'aurait pu..." la voix soupir "Qu'est-ce que j'vais faire maintenant ?"
Et ça couine, grince. Un couinement qui essaye de se faire réconfortant.

Spoiler:

Leonem se retourna brusquement lorsque se fit entendre au loin l'écho d'une voix féminine. Sa diction lui semblait hésitante, presque saccadée, les roches tordues qui en amplifiaient le son y étant sans doute pour quelque chose. Elle se redressa sans un bruit, et observa Honey, sans cesser de cajoler le petit accessoire fait de plumes qui était blotti contre sa poitrine, accroché au tissu du large pull que le jeune homme lui avait prêté. Il semblait réellement perturbé, et si elle ne pu s'empêcher de jeter quelques regards derrière elle, se courbant en collant une main à son front et plissant ses petits yeux brillants dans l'espoir d'apercevoir l'origine de cette voix, l'état de son compagnon la perturbait. Il dégageait pour elle une impression trop importante pour qu'elle ne soit ignorée.

Pourtant, elle fit quelques pas en direction du bruit, avalant sa salive, concentrée sur le moindre petit son, la moindre petite impression. Il était encore question d'odeurs, pour elle, et elle discernait avec une énorme difficulté celle de la personne dont provenait cette voix.  
A qui tendait bien l'oreille, il fut possible d'entendre la jeune fille murmurer un mot. Un tout petit mot, qu'elle avait lâché comme par inadvertance, les lèvres encore serrées :

"Fruité..."

Ses yeux voyageaient d'un bout à l'autre du paysage sombre qui lui faisait face. Et, tout d'un coup, elle se mit à marcher. Elle marchait lentement, malgré la curiosité qu'elle avait de plus en plus de mal à contenir. Elle prenait le temps d'assimiler chaque élément du décor, pour s'attendre à tout ce qui pourrait suivre, mais surtout pour ne prendre aucun risque, et ne pas se blesser. Honey lui en voudrait. Honey aurait peur. Et elle n'avait plus envie que l'odeur immonde de ce liquide rouge ne vienne tacher ses vêtements, et affecter sa sensibilité olfactive.

.  La petite Fourchette avait conscience qu'il y avait des gens là-bas. Il y avait vraiment des gens là-bas, oh miracle! mais était-ce des personnes à qui elle pouvait faire confiance ? Elle s'était échappée de ce monsieur qu'elle avait trouvé sur la plage, dans le brouillard environnant, justement parce qu'elle ne savait pas si elle était en sécurité avec lui. Alors pourquoi venir d'elle-même rencontrer de nouveaux inconnus, au beau milieu d'une grotte ? Aucune idée. Peut-être était-ce parce qu’elle avait instamment besoin de quelqu’un à qui parler, à qui demander où elle était. Ou peut-être était-ce l’instinct qui lui dictait de s’aventurer par là-bas et vérifier qu’elle n’était pas seule ici. Peut-être. Fourchette elle-même ne savait pas. Elle agissait comme bon lui semblait, elle faisait ce que son corps –ou son esprit- lui disait de faire. Et alors, elle s’avança encore, prudemment, jusqu’à apercevoir une silhouette féminine.  

.  Les rochers semblaient se mouvoir tellement ce qu’elle distinguait était imprécis. Combien étaient-ils ? Y avait-il une seule personne ? Que faisait-elle ici ? La petite Fourchette eut soudainement une mine dubitative en fixant la silhouette sans savoir qui elle était, mais elle continua, encore et encore. Elle continua, ne prenant pas la peine de s’arrêter pour réfléchir ; ce qu’elle fit tout haut :

- Peut-être qu’elle est aussi venue explorer la grotte… ?


.  Fourchette étendit alors le bras, tentant de mesurer où se trouvait l’obstacle le plus proche. Il y avait de l’eau. De l’humidité. Et un voile sombre dans cette grotte, aussi. Elle n’était pas sûre que ce qu’elle voyait fût la réalité. Mais il y avait forcément au moins quelqu’un, au moins quelqu’un à qui elle pouvait s’adresser. Elle fit des gestes, brassant l’air, en direction de la silhouette, puis remonta son sac sur ses épaules et serra fermement la flûte sur sa poitrine :

- Il y a quelqu’un ?! S’il vous plaît !! … Oh…!! elle faillit tomber. Ca glisse !

Spoiler:

Les grincements, couinement -qu'importe- se répètent encore un petit peu, inlassable, griffures contre le sol poussiéreux et humide de la grotte.
Plic, ploc, fond les gouttes, gratte gratte, fait la chose du fond de la grotte.

Un bruit métallique frappe des rochers d'un coup sec et puissant, en même temps que rugit un jurons inaudible. Tout se calme, même l'eau semble hésiter à tomber et briser le silence sacré des lieux.

Plic ?
Plic, ploc, plic ?
Ploc ! Rien à craindre, elles reprennent leurs petites habitudes , assourdissantes, répétitive et ravies.

« VOUS ! »

C'est sans doute que vous étiez trop concentrés dans ce concerto aquatique que vous ne l'avez pas entendu arriver. C'est la voix de tout à l'heure, qui gronde de frustration et fureur mêlée. Peut-être une note de crainte.

« Vous. Aid'moi. »

ça lui arrache la gueule, vous l'entendez bien. La voix semble à côté de vous, sans que pourtant, vous ne voyez d'ombre ou de silhouette. D'un courageux rayon de lumière, tout au juste un étincellement, à quelque pas.

« Siouplé... »

Cette nouvelle parole est teinté d'une fierté qui s'enfuit à toute jambe.

Bon. Tu passes une de tes grandes mains sur ton visage, avec un long soupir, du genre "je compte jusqu'à dix et je suis zen". Bon. On pètera un plomb après, Honey. En attendant...

"Léonem, t'éloignes pas !

Tu lances, mais une petite voix féminine et fluette te fiat écho. Il y a encore quelqu'un d'autres ? Tu fais quelques pas vers le fond de la grotte, te tenant au mur. Oui, il y a quelqu'un, tu vois mal dans la pénombre, mais il y a quelqu'un. Tu mets tes mains en porte-voix :

"Ouais ! On est là !

Mais de nouveau, ton attention se fait attirer par le fond de la grotte et la voix. Tu te retournes. Bon, que faire ? Tu ne peux pas laisser Léonem et l'autre fille seules... Mais apparemment, on a besoin de quelqu'un là bas.

"J'arrive ! tu gueules vers le fond de la grotte, avant de rajouter plus bas à Léonem : Je pars devant, ok ? Rejoignez moi dès que vous pouvez.

Et tu te lances à petites foulées vers le fond de la grotte.

Spoiler:

"Leonem, t'éloignes pas !"

Trop tard. La concernée avait à peine attendu une nouvelle manifestation de la part de cette voix inconnue pour reprendre un rythme de marche rapide, souillant un peu plus ses chaussures dans les flaques de boue et d'eau stagnante. Entraînée par une curiosité dévorante, l'adolescente à la crinière claire n'avançait plus que dans le but de distinguer les contours de plus en plus précis de la silhouette frêle qui lui faisait face. Elle suivait du regard les traits qui la laissaient imaginer une femme, sans doute influencée par cette voix au timbre aigu qui résonnait encore dans sa petite tête blonde.

"Je pars devant, ok ? Rejoignez moi dès que vous pouvez."

S'ils avaient pu trouver leur écho dans la masse rocailleuse avoisinant Leonem, ces mots avaient pourtant à peine effleuré ses capacités auditives, tant elle était absorbée par son exploration. Cependant, elle avait évidemment en tête l'idée de rejoindre Honey, une fois sa curiosité rassasiée. Cette odeur si fruitée lui semblait de plus en plus proche, presque palpable en raison du sentiment qu'elle dégageait. Quelque chose de fort, mais de doux. Un bonbon acidulé, qui fond doucement sur la langue pour l'enivrer de son parfum.

Lorsqu'elle s'arrêta, elle n'était plus qu'à quelques pas de l'inconnue. Ses yeux étaient fermés, comme si ses paupières s'étaient closes d'elles-mêmes, comme si elle s'était doucement endormie, charmée par cette odeur évocatrice de souvenirs infantiles. Elle était figée sur place, relâchant doucement le boa que l'électricité statique maintenait avec légèreté contre ses vêtements pour ne serrer dans son poing gauche que la partie supérieure de l'uniforme qu'elle avait dû retirer un peu plus tôt. Ainsi hypnotisée, le moindre son était malgré tout étonnamment susceptible de l'arracher à son monde...

Du fond de la grotte, s'éleva une voix masculine que notre petite Fourchette ne s'attendait pas à entendre. En fait, elle ne s'attendait pas non plus à entendre tout cet enchaînement incertain de voix dont les mélodies variées prouvaient qu'il y avait effectivement plus de deux personnes là où elle s'était engouffrée. Et aussi, qu'il se tramait des choses bizarres là-bas. Elle entendit qu'on lui répondait :

"Ouais ! On est là ! "

Intéressant ? Enfin une réponse à ses appels depuis qu'elle s'était aventurée là ? Fourchette n'était pas concentrée sur ce que la voix disait. Ce n'était pas par ça qu'elle était attirée, pas à cette personne, mais à une autre silhouette, bien plus proche, dont elle s'approchait ; et qui s'approchait elle aussi. Elle aurait bien continué à avancer sans encombres si elle n'avait pas été maladroite et n'avais glissé sur le sol humide et insalubre qui parcourait le monde en dessous de ses pieds. Mais la jeune fille ravala de justesse un petit cri de surprise avant de se rattraper une seconde fois, barbouillant un peu ses collants et chaussures de tâches qui semblaient indélébiles à long terme.

Fourchette, sautilla sur quelques mètres, tentant de remettre son sac rose correctement sur ses maigres épaules, puis aperçût qu'elle pouvait distinguer assez clairement la silhouette d'en face. Elle s'arrêta de sautiller, et fidèle à elle-même, la jeune fille entama un dialogue. Ou peut-être un monologue, elle n'aurait su dire. Elle hésita avant de parler, observant le visage si apaisant de celle qu'elle avait en face d'elle.

- ... bonjour ! Waah, je suis heureuse d'avoir trouvé quelqu'un ici ! Je ne pensais pas que ça glisserait autant. l'adolescente fit une courte pause. Est-ce qu'il y a d'autres gens ? elle s'arrêta finalement sur cette phrase, puis se ravisa. Se présenter était quand même la moindre des choses à faire, d'autant plus que cette personne lui inspirait plutôt confiance. Je crois que je suis... je ne sais pas, mais Fourchette me va très bien comme nom. Je suis un peu perdue... est-ce que... est-ce que vous savez où nous sommes ?

Spoiler:

Ce que les autres font, la voix mystérieuses semblent bien s'en fiche. Quand l'un dit qu'il vient, le garçon en plus, la voix retrouve un peu de courage et s'enhardie.

« Bien ! Viens, on va voir c'qu'tes deux maigrelets d'bras peuv'bien faire. »

Elle attend. Le garçon s'enfonce et peut bientôt voir un éclat briller près du sol. Un éclats qui s'allonge sur le fil d'une lame. Un sabre, Honey, tu peux bel et bien voir un sabre. Hey, mais n'a-t-il pas prévenu qu'il était armé ? Plutôt, ce qu'il y a de vraiment gênant, c'est bel et bien ce qui tient ce sabre en l'air : rien.

Le sabre lévite à quelque centimètre du sol. Seul. Sans aucune aide. Et sans aucune aide, il avance d'un vol souple vers le fond de la caverne, pressé.

« C'est un peu plus au fond d'la grotte, y'a mon équipier d'coincé. Du nerfs mon gars ! T'vas pas m'dire que t'as les chocottes ? »

Oui, Honey, tu n'as quand même pas les chocottes ?

Ben si, Honey il voit un sabre qui flotte en l'air tout seul, il a les chocottes. Il va sûrement avoir des fuites urinaires, même.
Tu hallucines quelques secondes devant l'épée ou j'sais pas quoi qui lévite au dessus du sol. Mais qu'est ce que c'est que cette merde, sérieusement ? C'est un bad trip, c'est pas possible. Tu te reprends, posant une main contre la paroi fraîche et humide de la roche. Puis, après un regard inquiet en arrière, tu cries à Léonem de faire gaffe à elle et que tu reviens la chercher, même pas sûr qu'elle t'entende, et te met à cavaler derrière le sabre. On va dire que tu as arrêté de chercher, tu vas aller aider le sabre volant et on aviserait bien.

Spoiler:

Leonem écouta silencieusement le moindre mot de cette voix aiguë au timbre instable. Comme si elle cherchait à l'analyser sans compter sur autre chose que ses sens auditifs et olfactifs. Car bien souvent, lorsqu'elle parlait d'odeurs, Leonem faisait en fait allusion à des sensations abstraites, la plupart du temps perçues par le biais de la voix de la personne concernée. D'où le fait d'ailleurs qu'elle avait rapidement constaté être gênée par le silence. Et si elle ne semblait pas avoir été réactive à la moindre question posée par l'inconnue qui lui faisait face, les fines paupières de la jeune fille ne tardèrent pourtant pas à dévoiler subitement des pupilles bordées d'un gris argenté qui se mirent à observer en détail le moindre trait de son visage. Puis, sans prévenir toujours, et après s'être débattue avec le pull dans lequel elle se noyait, elle parvint à libérer sa main libre d'une de ses manches, et attrapa aussitôt celle de la jeune fille. Elle l'entraîna alors sans attendre dans la direction d'où elle venait. Pour elle, et pour le moment, l'important était de réunir les troupes. Et il n'était pas question de laisser la brume attraper ladite "Fourchette" pour l'emmener on n'sait trop où, comme elle ne s'était pas privé de le faire auparavant avec Birdy.

En avançant à pas rapides vers la silhouette du rocher qu'elle avait pris pour repère un peu plus tôt, elle fut légèrement touchée par l'idée de savoir cette inconnue inquiète et perdue. Elle avait sans peine ressenti cette même peur chez Honey, et voyait donc la stratégie visant à les réunir comme la meilleure idée à laquelle son rapide raisonnement avait abouti. Après tout, elle n'était pas franchement douée à rassurer les gens. Elle savait que Honey avait été tolérant, mais que tout le monde ne se montrerai pas aussi compréhensif par la suite. Pourtant, elle ne voyait aucune faille à son comportement, elle...

Spoiler:

Subitement, alors que Fourchette ne s'y attendait pas le moindre du monde, la jeune fille qu'elle fixait ouvrit les yeux. Dans un premier temps étonnée par les pupilles d'un beau gris clair qui la fixaient en retour, elle finit par se rendre compte qu'elle ne savait elle-même absolument pas de quelle couleur étaient les siennes. Étaient-elles plutôt sombres ou claires ? A en juger par ses cheveux, la jeune fille doutait que ses pupilles soient foncées. Mais elle n'en était pas sûre. Elle resta dubitative, lâcha un :

- Tu as de jolis yeux.

Et en resta là. C'est tout ce qu'elle trouva à dire sur le moment, alors que des choses étranges se passaient. N'avait-elle pas vu une autre silhouette aux côtés de cette jeune fille ? N'y avait-il pas une étrange ambiance qui planait autour d'elles ? Fourchette n'aurait sût dire si ce qui l'intriguait le plus était le fait que ces personnes soient là, dans un grotte sombre et humide, ou qu'on ne trouvât pas bizarre qu'elle ait décidé de s’appeler Fourchette. C'était étrange. La jeune Fourchette regarda à droite, à gauche, dans un pur instant d'incertitude, mais avant qu'elle n'ait pu tenter de s'interroger sur ce qui n'allait pas ici, on l'attrapa par la main et elle fut bien obligée de suivre la seule personne présente capable de lui indiquer un chemin où aller.

Fourchette marcha à la suite de la jeune fille, puis continua par elle-même jusqu'à s'enfoncer un peu plus vers le fond de la grotte, et tomba sur une scène assez spectaculairement étrange, si ce n'est pour dire complètement bizarre. Elle s'arrêta, se demanda si ce qu'elle voyait était la réalité ou bien un fruit de son imagination, et secoua la tête pour être sûre de cette réponse, bien qu'en fait elle ne voyait pas grand chose. Mais elle était sûre d'avoir vu un truc étrange. Elle en était sûre.

- Mais... qu'est-ce qui se passe là-bas ? 

Spoiler:

Spoiler:

Le sabre avance vite. Avance ? Est-ce qu'on peut bien parler d'avancer ? Ma foi oui, il va bien d'un point A vers un point B. Il avance vite, donc.
Au fur et à mesure de la progression dans le gosier de la grotte, un souffle plaintif se fait entendre, et Honey, de quelques rayons de lumières qui parviennent encore à toi, tu parviens à voir que la géographie change : d'une grotte bien lisse au chemin clair et délimité, tu vois des rochers anarchiques qui tapissent le sol. Comme une chambre de gamin mal rangée où le bordel règne en maître. Puis bientôt, la lumière baisse, le noir complet t'avale.

« Tu suis toujours ? » C'est le sabre qui parle. Du fond de la grotte, plus un bruit. « On arrive. » Pas un bruit. Le sabre continue son avancée silencieuse. Ce n'est pas le son des pas qui te le fait deviner, mais la voix qui avance. « Stop là. »

La voix du sabre se fait plutôt douce et amicale. Mais ce n'est pas au jeune homme qu'elle semble adressée. « T'as d'la lumière ? Allez, fait pas la gueule, j'sais qu't'as d'la lumière. Sorts en une de ton gosier, l'ami. »

Un bruit de crachat se fait entendre, avec un couinement de dédains. À ses chevilles, Honey Pot peut sentir quelque chose de dur et gluant se cogner contre lui : une petite lampe torche, tube d'une dizaine de centimètre recouvert de bave. Et s'il l'allume, que verra-t-il ?

« C'est mon ami, explique le cimeterre. La grotte s'est effondrée et il est coincé, l'couillon. Aide moi. »