La petite plante semblait tétanisée contrairement aux deux autres qui effectivement parlait et communiquait avec le paranormal. Doctor, ne te sens tu pas devenir fou ? Tu sais bien que tout ça n’est pas normal. Enfin, depuis ton arrivée il n’y a rien de réellement conventionnel mis à part les filles que tu as rencontré. Alors ce vent, ces couleurs et cette répugnante odeur d’insectes morts sont pour toi totalement irréaliste. Tu n’as que la seule envie de les envoyer jouer dans le trafic et de partir dans le sens inverse, mais en même temps, tu as l’impression que franchir le cercle pourra te bruler réellement. La voix s’éleva pour affirmer qu’ils n’avaient pas le choix de jouer à son petit jeu de cinglé.

Une flamme bleue… qui parle… Doctor ! Voyons ! Il ne faut pas abuser de la morphine comme ça ! Ça n’a pas de sens et pourtant elle parle, et offre une certaines gamme d’expression… Tu rêves peut-être ? Et même si tu te pince ou que tu secoues ta tête, rien n’y change, cette chose est là, tout comme cette voix que tu n’as pas envie d’entendre. Jouer pour vivre ? Et quoi encore ? On joue à roche, papier, ciseau ? Finalement, c’est pire, 1,2,3 soleil. Tu n’as même pas le souvenir d’avoir déjà jouer à ce truc quand t’étais gosse et pourtant tu en as les notions.

Pour le moment tu restes muet, ton regard se partageant entre tes deux compagnes d’infortunes. Vont-elles se laisser prendre au jeu ? Et Voilà, tu vois la petite princesse jouer le jeu. Mais toi tu n’y crois pas, t’es convaincu que ce ne sont que des effets spéciaux comme dans les films et qu’on te fait une blague merdique, alors que fait tu ?

- Connerie.

Tu avances sans même te soucier du décompte, tu ne vas pas « jouer », t’es un adulte, pas un gamin. Donc tu n’écoutes pas les consignes et te dirige vers l’arbre d’un pas agacer et défiant. Que va-t-il se passer ?

HJ: Oublier ça XD Doctor c'est une tête de mule ~

« ...3... SOLEIL ! »

La petite voix exulte, vraiment ravie de son jeu. La petite flamme bleue observe, sans mot dire.

Blanche avance, décidée à jouer le jeu. Elle s'arrête avant la fin du décompte et se stoppe avec brio, dans un stoïcisme saisissant. Pour ce tour ci, tout va bien pour elle.

Lip n'a pas bougée du tout. Pour elle, rien ne se passe, les maîtres du jeu semblent ignorer sa présence. Pour l'instant...

Doctor lui, ne joue pas. Ou il joue à moitié, décidé tout de même à avancer. Doctor peut voir la flamme bleue qui secoue la tête avec frénésie et qui panique. Elle regarde à droite, à gauche puis ferme les yeux, comme pour ne pas voir ce qui va se passer ensuite.

« Bougé ! dit la voix encore cachée, Tu recules au début, ou tu brûles ! »

Difficile à comprendre, connerie ; au début, ça ne ressemble qu'à un picotement, à des fourmis dans les jambes. Mais le picotement progresse au fur et à mesure que tu avances, ça se transforme en sensation de brûlure. En douleur de brûlure.

« Plus tu avancera, plus tu souffrira ! » finit par gémir la flamme Bleue, les yeux toujours fermés « Recule, Recule ! Stoppe-toi ! »

La douleur monte exponentiellement. Tes jambes brûlent, Doctor, la douleur devient presque insupportable, même pour toi. Il n'y a pas de flamme autour de tes jambes, tu barbotes même dans la mangrove, tu ne devrais pas brûler ! Pourtant, la douleur est bien réelle, elle s’amplifie à chaque pas que tu mets devant l'autre. Que vas-tu faire maintenant ? T'entêter ou reculer ? Le choix est tient.

L'autre voix s'en fiche, l'autre voix rit avant de reprendre, plus rapidement : « Nouveau tour ! 1, 2, 3... »

Spoiler:

Un tour passe. Tous remuent ou parlent et te laissent planter là. ce qui est normal, tu n'as pas envie de bouger. Tu me fais rire. Toi, tout à l'heure si fière, tu n'es même plus capable de remuer un petit doigt rien qu'en écoutant des voix et en voyant du feu. Je me tords de rire dans ta tête tandis que toi, tu ne bouges pas. T'es bien marrante ma p'tite Lip ! T'es bien marrante !

J'ai beau de crier ça. J'ai beau remuer dans ta tête, tu continues ton mutisme. Une véritable statue. Même quand la voix entame le second tour tu restes bloquée. Fais attention, elle pourrait mal le prendre...

La petite flamme bleue prend peur, tu le vois, mais tu t’en fiche ! Tu n’en fais qu’à ta tête et tu vas sans doute le payer très cher. Même quand tu sens la douleur à tes jambes, tu continu, chaque pas étant plus pénible, ça ne t’empêche pas de supporter le poids de la douleur pour encore deux pas de plus jusqu’à ce que ton corps n’endure plus la brulure et que tu t’arrêtes enfin.

Les dents serrées, la sueur perlaient sur ton front alors que tu ne voyais aucunes flammes à tes jambes et pourtant cette douleur te parait bien réelle. Doc’ n’est pas raisonnable. Tu lâche même un grondement désagréable face à cette situation grotesque. Tes yeux ne voient rien, ça n’existe pas, la douleur est autre-part, dans ta tête probablement. En vain, sans doute, tu tentes de te convaincre que tout n’est qu’imagination, te pinçant les cuisses afin de différencier le vrai du faux.

Cette fois, tu n’avances même pas, tu restes planté à ta position, tentant de comprendre pourquoi tu brule.

- Jeu de merde !

Blanche y participais, l’autre demoiselle, tu la regarde un moment. Elle est terrifier, pour ne pas dire totalement pétrifier, visiblement incapable de bouger. Quelle situation pénible.

- Hey ! Stupide hallucination bleu ! C’est quoi ce bordel ?

Pourquoi tu ne bouge pas ? Ah oui ! Tu as encore mal... tu ressent encore les brulures...

« 3 ! »

La petite voix se stoppe, puis elle part dans un nouveau rire où quelques échos se transforme en lame froide de sadisme.

« Pourquoi ne pas bouger ?
Vous pourriez le regretter. »

Nouveau rire, peut-être un peu essoufflé, accompagner d'un peu de toux. Nouveau rire, presque forcé. Les flamèches rouges qui pulsaient à chaque éclats sont moins nombreuses, certaines s'éteignent en ne laissant de leurs existences qu'une petite trainée de fumée.
Quant aux flammes qui vous entourent, elles perdent de leurs éclats, perdent un peu leurs aura menaçantes… sans pour autant vous délaisser.

« Ah oui, car t'es brûlé.»

La blague ne l'amuse pas. Pendant un instant, la voix semble perdue. Brûlé, oui, Doctor en sent toujours la désagréable morsure dans ce monde d'humidité. Pourtant, il lui semble que la douleur se stabilise… diminue ? Pas encore trop, peut-être est-ce juste qu'il s'y accoutume. La flamme bleue regarde. Dans la direction de l'arbre illuminé, elle plisse ses yeux. Son regard est encore triste, amer semble-t-il, mais il n'a plus la note de désespoir qui l'accompagnait jusqu'à lors. Concentré à sa contemplation, il sursaute quand il est accosté avec rigueur par le docteur, sursautant presque d'un virevoltent plus haut.

« Qui hallucination ?
Gare aux désillusions. »

Elle prend de l'assurance. La flamme bleue se permets même un sourire.

« La brume vous a amené,
nous, elles nous a séparés.
Mais bientôt, c'est assuré…
Il se sera retrouvé.

L'avez-vous bien écouté ?
Il s'est remit à rimer ! »

Une note de plaisir chante dans les dernières paroles. Et la voix, au loin, qui souffle. Souffre. Aucun enthousiasme quand elle clame :

« On...on reprend ! 1. 2. »

Spoiler:

Lip, il est temps de réveiller. Alors que tu n'avais pas bougé, maintenant il faut te forcer. Tu n'as pas le droit de perdre face à ceux qui t'entourent. Un jeu est un jeu, peu importe qu'il te face souffrir ou non. Alors quand la voix annonce qu'elle reprend, tu bandes tes muscles et tu t'élances. Tu cours le plus vite possible sans t'arrêter. Jamais. Tu bouscules Blanche puis Doctor. Peu importe, tu dois gagner. Le plus vite possible.

Ohlala Doctor ! Mais tu souffres encore ? Peut-être serait-il plus sage de te laisser dresser et de suivre les indications ? Et pourtant, tu n’es qu’une sale tête brûlée ! T’es convaincu de rêver, que tout ceci n’est que pure folie, que cette douleurs que tu ressens est fausse même si elle te parait si réelle. Elle est toujours là, tu la ressens toujours mais étrangement, tu t’y accoutume. Tes yeux se lève sur l’objectif, cet arbre au loin, puis se tourne vers la petite flamme qui finalement semble y prendre beaucoup de plaisir.
Si seulement tu pouvais l’atteindre et l’étrangler de tes longs doigts mais tu sais bien que ce n’est pas possible et ce peu importe comment tu imagines la situation. Ton esprit manipulé n’y comprend rien.

Et même lorsque la jeune fille aux cheveux verts te bouscule, tu restes immobile. Finalement c’est toi qui ne bouge plus d’un pouce ! Sans doute est-ce la douleur ou bien une pointe de peur qui se dessine ? Doctor aura beau renier tout ceci, il n’en est pas moins que ce feu invisible le brule. Cette souffrance devient pourtant de plus en plus supportable. Ton attention se porte sur Blanche un moment puis sur Lip que finalement tu veux rattraper pour l’arrêter au décompte de « 3 ».

- Arrête !

Attraper par le poignet, tu cesses tout mouvement, pour ne pas bruler de nouveau.

Nombre aléatoire (1,100) :

100

Ils reprennent leurs courses à deux, s'arrêtent au trois. Tentent de s'arrêter. Lip a plus d'élan que ce que devait prévoir Doctor, il peine à l'arrêter sans lui-même bouger. Oh, il bouge même, au troisqui a retentit. Tous ses nerfs se préparent à une nouvelle vague de douleur… qui n'arrive finalement pas. Au contraire, perdue, la petite voix continue de compter. « 4. 5. 6 ? »

Des flammes apparaissent, mangent les deux humains perdus dans les marécages, mais cette fois, sans brûler. Une sensation de chaud vous envahi, oui, mais la douleur n'arrive pas.

La bleu se met devant les deux, tournoie sur lui même.

« Vous avez bougé.
Mais sans brûler. » Il hoche la tête, offrant un sourire d'excuse.
« La brume nous a perdu,
comme Blanche a disparue. »

En effet, là où se trouvait il y a encore peu Blanche, il ne reste plus qu'un petit nuage de brume qui, en un petit coup de vent, s'évapore vers le haut des feuillages. Toute sensation de brûlure que sentait Doctor s’évanouit, ne laissant place qu'à un désagréablement picotement. L'arbre illuminé s'éteint et retrouve son visage végétal, la prison de flamme libère ses encagés. Le calme est encore trop artificiel pour paraître réel, pas de bruits, pas de mouvements ; pourtant, la normalité semble reprendre ses droits. S'il est normal de voir, émergeant derrière l'arbre cible d'il y a peu, une petite flamme rouge qui vole gauchement, comme après un lendemain trop arrosé.

« Je me suis perdu ? »
Le bleu vient vers son frère rouge, tournois amoureusement et roucoule d'un certain bonheur.
« Mais tu es revenu ! »

Le rouge sourit timidement en guise de réponse, se love contre son homologue bleu. Font-il peur avec les tailles d'une vingtaine de centimètres ? Certainement pas, non. L'éclat de la brume s'est apaisée, enfin vous les voyez.

Les Feu-Follets sont enfin réuni et découverts.

Spoiler:

Eh ben... Ca faisait mal et c'était pas agréable mais d'un coup, d'un seul, tout a changé. La lumière t'a envahi et tout est devenu beau... C'est beau Lip, observe et laisse tes petites pupilles s'illuminer. Peut-être que tu seras touchée ?

"- C'est presque trop mignon... J'en pleurerais peut-être... Demain ? Mais depuis quand le feu parle ?"

Tu as bougé mais rien ne se produit, tu as essayé de retenir Lip mais s’était en vain et ça n’a pas très bien fonctionné, si bien que c’est par sa faute que tu as bougé lorsque le « 3 » fut prononcé. Mais rien. Tu n’as pas plus mal, ça ne brûle pas vraiment, au final t’es complètement écœuré par la situation. C’est chaud, c’est doux, tu as envie de jurer, de fumer et peut-être même de baiser un truc mais tu fais rien, simple spectateur de la scène qui se déroule devant toi.
Vous avez perdue Blanche et ce n’est que maintenant que tu le remarque après avoir contemplé la petite flamme bleue.

Peu importe où tu regardes, elle n’est plus là, elle a été emportée par la brume et sans doute que tu ne pourras plus jamais la revoir tout comme les deux filles que tu as rencontré à ton réveil. Mieux vaut ne pas trop s’attacher à ces gens. Après tout, il n’y a que toi qui compte, le reste ne te regarde pas.

La gamine aux cheveux vert parle enfin et à dire vrai elle n’a pas tort. Ils sont adorables mais faut aussi avouer que tu aimerais bien les étriper s’ils avaient un cou autour duquel tu pourrais enrouler tes mains et les achever.

- Ça suffit à la fin ! Expliquez nous s’qui ce passe !!

He oui, le Doctor est à nouveau énervé. Tu n’es pas vraiment brulé mais tu as eu mal, et la douleur ne se simule pas vraiment. Ta frustration doit bien passer sur quelque chose et au diable et ses deux « choses » sont « cute » ou même « heureuse », toi t’es dans la merde et t’en a ras le bol de cette situation qui n’a ni queue ni tête ! Rencontrer des gens et puis les perdre à nouveau, à croire que cette île est là pour donner de faux espoirs et détruire le moral des gens.

Tu ne sais pas pourquoi, mais d'avoir vu des flammes si mignonnes t'as donné envie d'être mignonne à ton tour... Oubliées la chaleur et la douleur, oubliées la peur et l'incapacité de bouger. Comme si cette souffrance t'avais apporté du réconfort, tu redeviens ce que tu es vraiment. Lip. Lip. Nous sommes heureux de ton retour.

Tu t'approches du blond. Il a l'air triste, au contraire de toi. Peut-être que pour lui la situation n'est pas facile. Peut-être que pour lui, perdre des gens n'est pas habituel. Quoi, c'était habituel pour toi ?

Tu te rapproches de lui, détruis cette distance qui vous sépare et tu lui tends la main. Tu lui tends la main pour partager cette chaleur qui coule de nouveau en toi. Oui, maintenant, tu as envie de partage.

"-Salut, je crois que nos présentations avaient été un peu trop rapides, influencées par la brume et le dépit. Je suis désolée pour ce que j'ai pu dire ou faire, j'étais dans un état quelque peu second tu vois ? Alors voilà, j'ai envie de rattraper le temps perdu... Ca te dit de jouer ? Lequel arrive à attraper une flamounette en premier ?"

Spoiler:

Tu ne l'as pas vu, Lip ?

Pourtant, marchant sur la surface de l'eau boueuse de la mangrove, entouré par son halo de brume, ce personnage atypique à de quoi susciter l'attention. Ses manières élégantes, son costume impeccable malgré le temps bruineux...
Il ne t'en veut pas, de l’ignorance que tu offres à son salut, il s'approche juste, s'aidant de sa canne à bouger une branche qui aurait pu le gêner dans sa démarche fluide. Il approche et il n'y a pas un son qui s'échappe de ses pas.

Inquiète ?

Spoiler:

Spoiler:

Ils dansent encore un peu de joie, sont dans leurs monde de rire et de jeu encore quelque instant. La mangrove elle même semble les oublier et se replacer en digne dirigeante des lieux. Les odeurs se mêlent à la chaleur, le bourdonnement des insectes reprend ses habitudes, la faune respire de soulagement. Elle semble presque les engloutir, petites flammèches brillantes qui tournent l'une autour de l'autre. Mais l'attention revient quand le mot magique est prononcé.

« Vous voulez jouer ? »

Le bleu aussi sourit mais désenchante aussitôt quand il revient à la réalité. Le blond, la verte. Ah, oui, eux.

« Non, assez plaisanté.
Le jeux est terminé.
Il faut les récompenser. »

Le rouge semble un instant confus, perdu, déçu. Il soupire même regardant le bleu. Ce dernier lui adresse un sourire malicieux.

« Mais sans gagner,
car l'arbre, ils ne l'ont pas touché. »

Le rouge virvolte un instant et sourit.

« Comme le jeu était compliqué,
Pour quand même vous récompenser.
- À une de vos questions,
nous répondrons ! »

Ils se collent l'un à l'autre et aux deux étranger, offrent un sourire en gage de bonne foi. Mais est-ce que ça suffira ?

Tu es frustré ! Pire qu’une fille dans ses règles, t’es encore en manque de nicotine. Cette envie en toi de simplement partir dans une direction quelconque est forte mais tu ne peux pas, tu te sens même bloqué par les gens qui t’entoure, car tu ne peux pas les abandonner ! Pourquoi est tu si certain que tu es utile ? Que tu peux les aider ? Pourquoi tu les aides d’ailleurs ?
Enfin bref, la jeune plante verte te parle, elle semble plus « normale » que tantôt alors tu lui accorde de l’attention et même tu lui prends la main par simple « instinct » parce qu’elle te tend la sienne.

Elle s’excuse et propose même d’attraper les flammes. Bien que tu n’aimes pas l’appellation « jouer » tu serais bien d’accord pour les étriper et les tuer. Et bien que tu t’apprête à t’exécuter avec un sourire malsain, les flammes prennent parole.

Répondre à une question !? Mais tu en a des centaines. Soudainement, la fille semble être un problème. Et si elle posait une question inutile ? Tu la regarde un moment.

- Je veux lui poser la question.

Tu n’es même pas certain qu’ils te donnent une réponse qui en vaut la peine mais tu tiens à prendre les devants. Mais tu hésite !? Si jamais tu demandes « où sommes-nous » Ils peuvent très bien te répondre « Ici » ou encore « Dans un marais » ce qui ne t’avancera a rien. Ensuite « qui suis-je » ils peuvent te répondre « Doctor »… donc peu importe la question que tu poseras elle pourra avoir une réponse inutile… Donc ?

- Par où devons-nous aller pour être en sécurité ?

Tu poses la question qui te semble le plus utile. Car savoir où vous êtes, ou encore qui vous êtes, ne vous aidera pas à vous en sortir vivant.

Tu n'attends pas sa réponse. Tu regardes avec attention les flammes qui bougent et se regardent. Des flammes qui se regardent... Etre sur cette île devient de plus en plus étrange. Elles se trémoussent et se cherchent mais ne veulent pas vraiment jouer. Bien, ton essai de civisme n'a pas été reçu. Tant pis, peut-être que ça fonctionnera une prochaine fois ! Des questions, tu n'en a pas.

Soudain, ton regard se tourne vers une présence. Une présence qui vient perturber ton instinct, les choses que tu commences à connaître depuis ta présence sur l'île. Il ne faut pas que cette présence sache que tu l'as remarquée. Alors d'un tout petit coup d'oeil, tu tentes de reconnaître cette silhouette. Un homme. Inconnu. Et soudain, une question te vient à l'esprit mais trop tard. Tu as juste envie de lui poser cette question. Tu as juste envie qu'il te réponde.

"-Qui es-tu ?"

Les mots passent, sans le toucher. Lui qui te regarde, toi et tes cheveux verts, lui qui se penche et d'un signe de main, te fait signe de silence. Toi qui n'entendra rien de ce que Doctor raconte et ce que les feux lui répondent. Car voilà qu'il touche ton front, dégageant une mèche de cheveux de devant tes yeux. Et un souvenir arrive, vient se loger dans l'un des nombreux trou de ta mémoire.

Voilà un souvenir, j'espère qu'il te plaira ! :

Les deux feux ont un sourire commun et ni une ni deux, sans prendre le temps de réfléchir, ils répondent à la question :

« Ce n'est pas très ardu !
- Le village suspendu !
- Si vous voulez de la sécurité,
- C'est là où il faut aller ! »

Alors, une petite traînée de flammèches apparaît, indiquant un chemins à travers la Mangrove. La brume les faits briller d'une douce intensité, comme un voile qui s'illumine de milles feux de fête.

« Si vous les suivez,
- Vous serez vite arrivé !
- Il est temps de nous séparer…
- Mais si vous voulez nous voir,
- Dîtes que vous voulez jouer !
- Et c'est un au revoir ! »

Puis les feux-follets semblent soufflés, disparaissant dans une légère traînée de fumée. Plus de lueur étranges, plus de voix, plus rien. La mangrove est de nouveau elle-même, sauvage. Seul le chemin est encore là, des petites flammes rougeoyantes semées comme des petits cailloux. Elles ne bougent pas, semblent vous inviter à les suivre. Disparaissent à votre approche, la prochaine brillant un peu plus pour vous indiquer le chemins.

Mais le chemin pour aller où ?

Spoiler:

Ta main tiens toujours celle de la demoiselle, tu ne remarques pas son air distant tellement tu attends tant de cette hallucination que sont ces feux-follets. Tu les regardes et effectivement, elles sont mignonnes mais tu n’oublies pas la douleur qu’elles t’ont fait subir. Sans doute qu’une réponse satisfaisante enlèvera un peu de ta rancune ?

Par magie, elles répondent et par surprise elle te donne beaucoup plus que ce que tu espérais. Comment te sens-tu Doctor ? Avoue que finalement, elles se sont bien faites pardonnées. Un lieu sécuritaire, c’est tout ce que tu souhaites pour elle et toi. Pouvoir poser tes fesses à quelques parts et griller une bonne clope en toute quiétude ! Et peut-être même dormir un peu ? Car tu es au bout de tes émotions, épuisé par ce stress et ce calvaire dont tu ne comprends rien.

- C’est ça ! À la revoyure !

Et là, finalement, tu regardes la jeune fille. Elle est étrange ! Mais qui ne l’est pas ici ? Serais-tu le seul à être sains d’esprit ? Même si tu n’y comprends rien, tu préfères suivre le chemin tracé puisque après tout, tu n’as pas d’autre solution à proposer.

- Allez viens, y’aura peut-être des gens là-bas, et si ça se trouve on pourra manger et pisser en paix.

Tu gardes encore la main de la gamine dans la tienne, l’insistant à te suivre afin de quitter ce maudit endroit de malheur.

Je ne sais plus quoi dire. Je ne sais plus quoi faire. Je n'avais qu'un nom. Je n'étais que Lip, victime de moi-même. Je suis Lip, fille de je ne sais qui, venant de je ne sais où mais maintenant. Maintenant tout est différent. Maintenant, j'ai un souvenir. Je me souviens d'un moment de ma vie. De quelque chose de réel. Je ne suis plus la fille abandonnée que j'étais. Maintenant, je me souviens de mes sentiments. Oui, avant j'ai ressenti. La haine, la peur et peut-être le bonheur ? Je ne suis plus si seule. Je ne suis plus la même.

Les yeux rivés dans le vide je laisse le blond s'occuper de ce qui se passe à l'extérieur de moi. MA conscience m'échappe, mes jambes tremblotent. Je veux me raccrocher à cette main. Je veux suivre cette main. Maintenant, je ne suis plus seule. Je ne suis plus seule.

Spoiler:

La suite ici
Just you and I